Bienvenue ! N'hésitez pas à me soumettre vos textes, vos articles, vos commentaires ! Ils seront publiés après validation. Laissez également vos avis, vos idées pour faire avancer ce blog ! Bonne visite sur Ju in the Mix !

Jour 1 : L'illusion du collègue fantôme

Très cher lecteur qui passe à de trop rares reprises sur ce magnifique ouvrage virtuel mélant biodiversité et cosmopolitalité abrégée, ici débute le récit de ma toute dernière semaine de travail (oui je sais c'est très triste mais on s'y fait, à la longue). Ne pas tenir compte de la réalité des événements est une règle : je condense en une semaine tout ce qui a pu m'arriver d'extraordinaire en un mois et 3 semaines.
Voici :

Jour 1 : L'illusion du collègue fantôme.

Premier jour de travail. Je regarde mon contrat afin d'être bien sûr de mes horaires : 5h30-11h30. C'est alors que le réveil sonne. Je rigole : c'est la première fois que j'ai de l'avance sur mon réveil. En fait je n’ai pas dormi de la nuit, pour avoir l’assurance d'embaucher à l'heure. Pendant le trajet je réalise que c'est la première fois que je conduis de si bon matin.
Je rentre par l'arrière du bâtiment, là où se trouve la salle de repos. Le couloir qui mène aux vestiaires est surchauffé : canicule de la veille qui a tapé sur la toiture en tôle, pas de clim ; l’enfer. Une fois en tenue de travail (un T-Shirt d’un joli rouge avec le logo du magasin décalqué sur le dos) je descends voir de quoi il retourne. On me fait un petit briefing : visite des locaux, des réserves. A peine arrivé et déjà on m’assomme de sigles barbares : DHP, FI, TG, BLS, PF, PGC… Tout un monde au vocabulaire étrange et nouveau s’offre à mes petites oreilles.
Dans les réserves, l’organisation est de rigueur car on cours toujours plus ou moins après le temps, comme pour ne pas faire mentir le vieil adage : le temps c’est de l’argent. Ici les confiseries, là les conserves, plus loin la nourriture pour animaux, et encore plus loin les frigos pour les surgelés.
Voici comment se passent les choses dans une grande ou moyenne surface, en quelques mots : le premier maillon de la chaîne c’est la réception, là où bossent les réceptionnaires. Les réceptionnaires déchargent les camions en provenance des centrales où des entrepôts et acheminent l’arrivage dans la zone de transit. C’est au tour des employés et des employés principaux d’intervenir, sous la férule des responsables des rayons, qui dépendent du chef de secteur, qui dépend lui-même du boss et le boss qui dépend des dirigeants de la société et des exigences du PDG.
Je suis donc un employé de base et mon rôle est de ranger. Ranger, ranger et encore ranger. Mon rythme de travail dépend en grande partie de la demande du client, des statistiques et de la gestion des stocks. Ainsi en août la charge de travail est nettement moindre qu’en septembre. Tout les matins même topo : vérifier l’arrivage, le passer s’il y en a, et dans le cas contraire, faire un peu de facing puis passer le reliquat. Le facing ? Je vais te donner un exemple : pour mon premier jour, je suis assigné au rayon des softs (softs drinks ou jus de fruits et sodas). Et bien pour que le rayon soit présentable et que le client ait une impression d’abondance je vais placer la ou les deux premières rangées d’un produit vers l’avant. Car quand un client se sert, les bouteilles ne se remettent pas devant toutes seules. Alors on les remet le plus devant possible. Ca comble les espaces vides et ça a un effet psychologique sur le consommateur.
Vous verrez que c’est très vicelard le monde de la grande consommation…

Aucun commentaire: